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Salon familles, accueil de jour, coin télé-soins : organiser l’espace pour mieux soigner…
A l’approche de 2026, les EHPAD entrent dans une phase charnière. D’un côté, la réforme de la tarification démarre dans des départements pilotes : fusion des sections « soins » et « dépendance » et introduction d’une participation forfaitaire des résidents fixée à 6,10 € par jour. De l’autre, la demande des familles reste limpide pour des lieux plus ouverts, plus lisibles et plus utiles au quotidien. L’arrêté du 6 juin 2025 a officialisé ce ticket de 6,10 € dans les départements expérimentateurs, avec des ARS détaillant depuis l’été les modalités concrètes côté établissements.
Chez Convergence, nous parlons de l’EHPAD « plateforme de services » : un établissement relié à son quartier, qui facilite les rencontres, la télé-médecine, le répit des aidants et qui épargne des déplacements aux soignants. Trois espaces clés structurent cette logique : le salon familles, l’accueil de jour et le coin télé-soins. On pense à des endroits à la bonne place, faciles à comprendre, faciles à entretenir, qui améliorent l’expérience tout de suite.
1) Le salon familles : un « entre-deux » qui apaise et qui relie
Dans trop d’établissements, la visite s’improvise au bord d’un couloir ou dans une salle à manger trop grande, trop bruyante. Le salon familles corrige ce moment délicat. C’est un petit lieu (15 à 25 m²) où l’on peut poser un manteau, brancher un chargeur, lancer une visio avec un proche éloigné, sans bloquer les circulations. La porte se referme doucement, la lumière ne brille pas dans les yeux, les repères sont clairs : assises confortables, table basse stable, pictogrammes simples pour l’eau, les toilettes, l’appel. Les recommandations nationales insistent depuis des années sur ces repères sensoriels (contrastes de couleur, éclairages non éblouissants, points d’orientation) pour des personnes dont l’attention, la vision ou l’audition peuvent fluctuer. Bien appliqués, ils diminuent l’anxiété et aident chacun à s’orienter.
Ce salon est aussi utile aux équipes : on y reçoit un médecin traitant, un ergothérapeute, une association de bénévoles. On y expose des informations en langage clair (rendez-vous, animations, droits des proches). Et surtout, on y prolonge la visite par un vrai moment ensemble. Dans de nombreux hôpitaux et EHPAD, l’aménagement d’espaces conviviaux ou de jardins thérapeutiques a montré un effet apaisant pour les patients, les familles et les soignants. L’essor de ces jardins depuis quelques années n’est pas un hasard, ce sont des lieux qui reconnectent et qui rassurent.
2) L’accueil de jour : ouvrir la maison… sans perdre la main
L’accueil de jour n’est pas une petite « annexe » décorative mais bien une respiration pour les aidants et un entraînement à la vie sociale pour la personne accueillie. Bien pensé, il joue la complémentarité : ateliers de stimulation, temps calmes, repas simples, puis retour à domicile l’après-midi. La littérature sur le répit des aidants souligne depuis longtemps son intérêt : un allègement de la charge ressentie, un meilleur maintien du lien et, parfois, la prévention de décompensations qui auraient conduit à une hospitalisation ou à une entrée trop rapide en établissement.
Concrètement, l’accueil de jour doit s’imbriquer dans la vie de la structure : accès court depuis l’entrée (pas de slalom dans des zones privées), sanitaires aux repères très visibles, fauteuils à hauteur adaptée, cuisine thérapeutique sécurisée mais active, accès direct à un petit extérieur s’il existe (quelques pas, un banc, un point d’ombre et la nature apaise). On vise un rythme régulier, une équipe identifiée, des rituels qui rassurent. Dans le contexte 2025–2026, où la réforme de tarification réinterroge la lisibilité de la facture et de l’offre, l’accueil de jour clarifie la proposition avec un service précis, un temps précis, un bénéfice tangible pour le binôme aidant-aidé.
3) Le coin télé-soins : soigner à distance… mais en présence
La télé-médecine n’est pas un gadget quand elle raccourcit des délais, évite un transport épuisant ou réunit médecin, résident, infirmier et proche au bon moment. Le sujet est sur la table au niveau national (Assises de la télémédecine). Les autorités financières et sanitaires y voient un levier d’accès aux soins, surtout quand les ressources médicales se raréfient.
Le coin télé-soins est un petit espace net, identifiable, où l’intimité est préservée. On y entre facilement avec un fauteuil, l’éclairage ne crée pas d’éblouissement, le son est discret, l’écran est à hauteur de regard, la prise est sécurisée. Le résident distingue qui parle, où cliquer, où regarder. Et l’infirmier maîtrise l’outil sans courir. L’objectif n’est pas de “digitaliser” la relation mais de rendre possible un avis, un suivi, une réunion de coordination au bon moment, sur place, sans complication logistique. Les retours du terrain montrent que, bien cadrée, la téléconsultation améliore l’accès aux spécialistes et réduit des déplacements pénibles.
Mesurer simplement, ajuster vite
Nous conseillons de suivre quelques indicateurs simples :
- Satisfaction des familles à la sortie d’une visite au salon : un QR à deux questions (accueil ressenti, repos ressenti).
- Utilisation de l’accueil de jour : présence, retours des aidants après 30 jours.
- Télé-soins : nombre de séances réalisées, délai moyen d’obtention d’un avis, niveau de confort des résidents pendant la visio.
- Confort sensoriel : mesure hebdomadaire du bruit dans le salon familles et l’accueil de jour (objectif : ambiance moins agressive), vérification des contrastes et de la lisibilité des repères.
- Parcours soignant : relever, à pas comptés, la distance entre les trois espaces stratégiques et l’unité, rapprocher si nécessaire.
Ces mesures tiennent sur une page. Elles servent à décider, tous les trimestres, d’un petit ajustement : déplacer un meuble, ajouter un store, simplifier une affiche, modifier un horaire d’atelier.
Un EHPAD utile ne se juge pas à la taille de son hall, mais à la qualité des moments qu’il rend possibles. Le salon familles où l’on se parle vraiment. L’accueil de jour où l’on se sent attendu. Le coin télé-soins où l’on voit et l’on entend bien. Des repères qui rassurent, des trajets qui s’écourtent, des gestes soignants qui redeviennent fluides. La réforme est là. La meilleure réponse, ce sont des lieux qui tiennent leurs promesses, jour après jour.
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Sources
- Journal officiel — Arrêté du 6 juin 2025 fixant la participation journalière forfaitaire (6,10 €) dans les départements expérimentateurs.
- ARS Pays de la Loire — Mise en œuvre de l’expérimentation (depuis le 01/07/2025) : précisions sur l’application du forfait 6,10 €.
- FHF — Note synthétique sur la participation forfaitaire des résidents dans l’expérimentation de fusion « soins/dépendance ».
- HAS — Recommandations : repères sensoriels, contrastes, aménagements favorables à l’orientation en établissement.
- CNSA — Guides pour des EHPAD plus ouverts (tiers-lieux ; méthodologie de projet).
- Cour des comptes — Rapport 2025 sur les téléconsultations : conditions de déploiement et effets attendus.
- Assises de la télémédecine 2025 (ARS Normandie) — Livre blanc : orientations nationales pour un développement ciblé.
- Le Monde — Reportage sur l’essor des jardins thérapeutiques et leurs effets apaisants pour patients, familles et équipes.
CONVERGENCE S’ENGAGE
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